Gravity

Gravity n'est pas sans défauts. L'histoire racontée est d'une facture très classique. Le scénario, nous faisant naviguer d'un engin spatial à un autre pour éviter à intervalle régulier les débris qui orbitent autour de la Terre, parait un brin fantaisiste (mais je ne suis pas expert). George Clooney est parfois irritant par son attitude désinvolte, et la musique trop envahissante par moment. Et question charge émotionnelle, un Space Cowboys, un Apollo 13 ou même un Armageddon sont bien plus poignants. Mais Gravity constitue le plus bluffant des voyages spatiaux par son réalisme à couper le souffle, notamment dans la représentation qui est faite du vide spatial et de l'apesanteur, à l'intérieur et hors des vaisseaux. Aux antipodes de l'Armageddon précité, le réalisateur du Fils de l'homme accomplit notre rêve d'enfant féru d'espace, celui de nous faire vivre un voyage spatiale dans des conditions proches de la réalité, respectant enfin nos notions élémentaires de physique apprises au lycée : lorsqu'une navette explose dans un espace sans oxygène ni air, il n'y a ni flamme ni son, lorsqu'un corps est projeté dans le vide, il conserve son mouvement, etc ... Face à l'immensité silencieuse de l'espace, on se sent réellement seul. C'est grâce à cette immersion qui n'a jamais été aussi près du réel que le film est une réussite, au point de nous donner envie de nous précipiter sur des bouquins d'astronomie pour poursuivre notre rêve.