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Coup de gueule contre ce film qui m'a passablement irrité. J'ai trouvé ce pamphlet d'1h41 sur la lourdeur administrative trop facile et sans nuance. Mon exaspération vient de ce que le propos est contraire à ce que je pense dans la vie. Pour le réalisateur, si les héros meurent de faim, s'ils ne savent pas écrire sur un ordi, s'ils sont sans boulot et sans le sou, s'ils sont malades, voire même s'ils décèdent, c'est forcément de la faute à cette méchante administration (ici anglaise, mais c'est transposable dans tout pays). Ma réaction épidermique est une déformation professionnelle (c'est comme si on demandait à un cheminot d'aller voir un film qui critique la SNCF du début à la fin, ça finit par le mettre furax). Pourtant, les acteurs sont extra, il n'y a rien à dire. Mais ma note doit sincèrement restituer mon état d'esprit à la sortie de la salle, car j'ai tout simplement été en colère pendant trois jours juste à cause de ce film.

Il suffit de voir le public dans la salle pour comprendre qu'on a affaire à un film pour les adolescents.Passé le cap de se trouver le seul "vieux con" dans la salle, je n'ai pas regretté ma séance. Cette comédie romantique "rondement" menée sur les amours lycéennes est assez bien inspiré. On s'attache beaucoup à Tamara, mais aussi à sa mère, interprétée par une impeccable  Sylvie Testud.

Une fille en manque d'amour, un peu mythomane sur les bords, souffre du mal de pierre, autrement dit, de calculs rénaux. Mariée de force, elle découvre le vrai amour au centre où elle se fait soigner. Il faut un peu s'accrocher pour apprécier le film, un peu lent à se mettre en place. Mais l'histoire se tient bien même si la froideur glaçante du film anesthésie parfois les émotions.

Après le biopic sur le pape, et connaissant mon faible goût pour le genre consistant à retracer la vie d'un personnage de sa jeunesse à ses derniers jours, je partais peu confiant sur ce film. Alors certes, on n'a pas le sentiment de vivre avec l'équipage, mais le portrait du commandant Cousteau (et de son épouse dont le rôle semble important) est intéressant à plus d'un titre. Tout d'abord parce qu'il sert de prétexte à nous fait voyager sous les mers (impressionnante scène des requins). Mais aussi parce que le personnage est tout sauf lisse et parfait, notamment avec sa famille ou avec la mer. Enfin, il faut le souligner, le film est assez bien mis en image.

Le film est au coeur de l'actualité, comment de jeunes filles peuvent se laisser entraîner jusqu'à porter le voile et quitter leur famille pour partir en Syrie. L'exercice est sûrement nécessaire pour que les adolescentes prennent conscience du stratagème. Toutefois, ayant vu il y a déjà très peu de temps un bon téléfilm suivi d'un débat sur le sujet, j'ai trouvé que "Le ciel attendra" n'apportait pas grand chose de plus pour moi.

Un biopic sur le pape actuel ? Pourquoi pas ... Mais encore faut-il que cela raconte quelque chose. On ne discerne pas la spécificité de ce pape par rapport aux autres, et on n'évoque que trop peu les coulisses du Vatican. En fait on ne voit pas trop l'intérêt du film.

Centenaire oblige, le film est bien sûr une évocation de l'absurdité d'une guerre. Mais les thèmes explorés sont bien plus riches : l'autre, la culpabilité, le pardon, les vertus du mensonge, la poésie, le suicide, l'amour contrarié ... Le tout est sublimé par une magnifique photographie (filmer en noir et blanc est souvent synonyme d'un soin particulier pour l'image, ce film en est l'illustration). Et il y a Paula Beer, actrice sortie de nulle part, qui irradie l'écran et sur qui repose tout le film. Et il y a sa belle-famille aussi, tellement attachante. Et il y a cette belle langue allemande ... (oui, je reste germanophile dans l'âme). Bref, tous les ingrédients réunis pour un grand moment de cinéma.

Après l'Arnacoeur, Pascal Chaumeil nous fournit son ultime comédie. On retrouve sa patte (réalisation, voix-off, quelques maladresses scénaristiques aussi) et on rit souvent de quelques bons mots du film. Michel Blanc est toujours le fil du rasoir, à la limite du sur-jeu, mais bon, c'est une comédie. On est également un peu circonspect par la fin qu'on espérait différente mais le film reste divertissant.

Philippe Lioret, c'est un peu comme qui dirait mon réalisateur fétiche, une valeur sûre qui ne me déçoit jamais, le cinéma français dans tout ce qu'il y a de meilleur. Le réalisateur maîtrise les non-dits comme personne pour une touchante histoire sur la paternité. C'est subtilement amené, avec un final poignant. On espère juste attendre un peu moins longtemps avant son proche film.

J'y suis allé pour la magnifique Bérénice Bejo (et je n'ai encore pas été déçu), et j'ai (re)découvert un Cédric Khan époustouflant. Ces deux acteurs nous livrent une interprétation somptueuse. On a rarement vu la crise d'un couple en plein divorce avec un réalisme aussi saisissant. Difficile toutefois de s'extasier car le sujet est tout sauf joyeux. On se paie des disputes conjugales pendant tout le film, tout de même. Mais il y a tellement de justesse dans l'interprétation qu'on reste bluffé. Chacun a ses torts et on s'identifie nécessairement à l'un ou l'autre.